Extrait d'un récit de voyage de Chateaubriand
En quête d'«images» pour son épopée "Les Martyrs", Chateaubriand entreprend en 1806
un voyage en «Orient». Pendant un an, il visite la Grèce, la Palestine et revient par
l'Egypte, la Tunisie et l'Espagne.
En Août 1806, il est en Grèce et découvre le Cap Sounion (ou Sunium), promontoire situé à 50
km d'Athènes, à l'extrémité sud-est de l'Attique et au sommet duquel se trouvent les ruines du
temple de Poséidon.
un voyage en «Orient». Pendant un an, il visite la Grèce, la Palestine et revient par
l'Egypte, la Tunisie et l'Espagne.
En Août 1806, il est en Grèce et découvre le Cap Sounion (ou Sunium), promontoire situé à 50
km d'Athènes, à l'extrémité sud-est de l'Attique et au sommet duquel se trouvent les ruines du
temple de Poséidon.
Je faisais ces réflexions à la vue des débris du temple de Sunium : ce temple était d'ordre
dorique
dorique
1, et du bon temps de l'architecture. Je découvrais au loin la mer de l'Archipel, avec toutes
ses îles : le soleil couchant rougissait les cotes de Zéa et les quatorze belles colonnes de marbre
blanc aux pieds desquelles je m'étais assis. Les sauges et les genévriers répandaient autour des
ruines une odeur aromatique, et le bruit des vagues montait à peine jusqu'à moi.
Comme le vent était tombé, il nous fallait attendre une nouvelle brise pour partir. Nos
matelots se jetèrent au fond de leur barque, et s'endormirent. Joseph2 et le jeune Grec demeurèrent
avec moi. Après avoir mangé et parlé pendant quelque temps, ils s'étendirent à terre et
s'endormirent à leur tour. Je m'enveloppai la tête dans mon manteau pour me garantir de la rosée,
et, le dos appuyé contre une colonne, je restai seul éveillé à contempler le ciel et la mer.
Au plus beau coucher du soleil avait succédé la plus belle nuit. Le firmament répété dans
les vagues avait l'air de reposer au fond de la mer. L'étoile du soir, ma compagne assidue pendant
mon voyage, était prête à disparaître sous l'horizon ; on ne l'apercevait plus que par de longs
rayons qu'elle laissait de temps en temps descendre sur les flots, comme une lumière qui s'éteint.
Par intervalles, des brises passagères troublaient dans la mer l'image du ciel, agitaient les
constellations, et venaient parmi les colonnes du temple avec un faible murmure.
Toutefois ce spectacle était triste, lorsque je venais à songer que je le contemplais du
milieu des ruines. Autour de moi étaient des tombeaux, le silence, la destruction, la mort, ou
quelques matelots grecs qui dormaient, sans souci et sans songes, sur les débris de la Grèce.
ses îles : le soleil couchant rougissait les cotes de Zéa et les quatorze belles colonnes de marbre
blanc aux pieds desquelles je m'étais assis. Les sauges et les genévriers répandaient autour des
ruines une odeur aromatique, et le bruit des vagues montait à peine jusqu'à moi.
Comme le vent était tombé, il nous fallait attendre une nouvelle brise pour partir. Nos
matelots se jetèrent au fond de leur barque, et s'endormirent. Joseph2 et le jeune Grec demeurèrent
avec moi. Après avoir mangé et parlé pendant quelque temps, ils s'étendirent à terre et
s'endormirent à leur tour. Je m'enveloppai la tête dans mon manteau pour me garantir de la rosée,
et, le dos appuyé contre une colonne, je restai seul éveillé à contempler le ciel et la mer.
Au plus beau coucher du soleil avait succédé la plus belle nuit. Le firmament répété dans
les vagues avait l'air de reposer au fond de la mer. L'étoile du soir, ma compagne assidue pendant
mon voyage, était prête à disparaître sous l'horizon ; on ne l'apercevait plus que par de longs
rayons qu'elle laissait de temps en temps descendre sur les flots, comme une lumière qui s'éteint.
Par intervalles, des brises passagères troublaient dans la mer l'image du ciel, agitaient les
constellations, et venaient parmi les colonnes du temple avec un faible murmure.
Toutefois ce spectacle était triste, lorsque je venais à songer que je le contemplais du
milieu des ruines. Autour de moi étaient des tombeaux, le silence, la destruction, la mort, ou
quelques matelots grecs qui dormaient, sans souci et sans songes, sur les débris de la Grèce.
François René de C
HATEAUBRIAND, Itinéraire de Paris à la Palestine, 1811
(1) L'ordre dorique est le plus ancien et le plus sobre de l'architecture grecque.
(2) Joseph est un Milanais que l'auteur a pris à son service comme interprète.
(2) Joseph est un Milanais que l'auteur a pris à son service comme interprète.
QUESTIONS
I. Compréhension :
(13pts)
1.
a- Qui raconte et à quelle personne est faite la narration ?
(Justifiez votre réponse)
b- Que pouvez-vous conclure à partir de ces deux questions (a et b) concernant la typologie
de ce texte ?
(Justifiez votre réponse)
b- Que pouvez-vous conclure à partir de ces deux questions (a et b) concernant la typologie
de ce texte ?
2.
Ce texte est-il un récit de fiction ? Justifiez votre réponse.
1/2
3.
3.
Ordonnez les titres en fonction des idées développées dans le texte.
a. Description de la mer
a. Description de la mer
b.
Description des ruines
c.
Evocation du temple Sunium
d.
Description du coucher du soleil
4. Donnez un titre qui résume le texte.
4. Donnez un titre qui résume le texte.
5. Réécriture
Recopiez le deuxième paragraphe en transformant les verbes selon les consignes suivantes.
a
a
. Verbes au plus-que-parfait seront transformés au passé composé.
b
. Verbes à l'imparfait et au passé simple seront transformés au présent.
6.
Retrouvez parmi les expressions suivantes les champs lexicaux qui correspondent aux
indications données.
indications données.
Constellations, soleil couchant, silence, île, brise, destruction, mort, étoile de soir, vague,
tombeau, firmament, côtes
tombeau, firmament, côtes
Le champ lexical qui atteste de :
a. La présence de la mer
………………………………………………………………………………………
b. La présence des ruines
……………………………………………………………………………………….
c. La présence de la lumière et de la nuit
…………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
b. La présence des ruines
……………………………………………………………………………………….
c. La présence de la lumière et de la nuit
…………………………………………………………………………………
7. a.
Quel est le rapport introduit par la structure "comme" dans la phrase suivante :
" Comme le vent était tombé, il nous fallait attendre pour partir une nouvelle brise …".
" Comme le vent était tombé, il nous fallait attendre pour partir une nouvelle brise …".
b. Recopiez la phrase en la commençant par
« cependant, lorsque, étant donné que »
8
- À quels temps sont conjugués la plupart des verbes ?
II. Activité d'écriture :
(7 pts)
Sujet 1
Dites comment fonctionne la description dans le texte de Chateaubriand.
Champ d'observation
Point de vue
Comment l'impression dominante est reproduite …
Sujet 2
Chateaubriand a visité en 1806 la Grèce, la Palestine, l'Egypte, la Tunisie et l'Espagne.
Choisissez un de ces pays, ou une autre région que vous avez visité et racontez votre voyage.
Les verbes de votre récit seront conjugués au passé.
Choisissez un de ces pays, ou une autre région que vous avez visité et racontez votre voyage.
Les verbes de votre récit seront conjugués au passé.
Votre texte doit comprendre un passage descriptif et vous devez reproduire l’impression
dominante.