Les cinq candidats à la présidentielle souffrent d’un manque de financement
Les cinq candidats la présidentielle poursuivent leur campagne en prévision du scrutin du 089 avril prochain, mais ceux là peinent à rivaliser le président sortant, M. Abdelaziz Bouteflika dont les partisans déploient de gros moyens.
- Ces derniers dénoncent déjà la faiblesse de leurs moyens financiers, principalement ceux ne pouvant se prévaloir du soutien actif d'un parti pérenne.
- L'Etat alloue à chaque candidat 15 millions de dinars (150.000 euros) pour sa campagne, "une somme très insuffisante pour couvrir les frais: réunions publiques, affiches, mise à jour du site Internet", a déclaré Souad Layadi, de la cellule de communication de Mohamed Saïd, candidat du Parti liberté et justice PJL.
- Faute d'argent, il a dû réduire le nombre de ses meetings de 32 à 20 et son "appel aux citoyens" pour récolter des fonds s'est révélé décevant. "Les déplacements se font en voiture, très rarement en avion", précise Souad Layadi.
- Louisa Hanoune, qui elle se présente pour la deuxième fois à une présidentielle, a fait éditer son programme à 2,5 millions d'exemplaires, tirer des affiches et multiplie les réunions publiques, ce qui "exige beaucoup de moyens financiers", dit son chargé de communication.
- L'aide de l'Etat "est insuffisante et nous faisons le strict nécessaire mais il y a des dépenses incompressibles", ajoute-t-il en disant compter sur la télévision et les radios publiques pour diffuser les idées du PT dans les créneaux horaires attribués à la candidate.
- Se prévalant d'un certain succès aux élections locales de 2007 à l'issue desquelles il se proclamait troisième force politique du pays, le Front national algérien du candidat Moussa Touati a organisé une caravane qui visitera 40 wilayas (départements) pour "un travail de proximité", selon un de ses responsables, alors que le candidat participe jusqu'à 4 meetings par jour.
- "Mais nous manquons de moyens financiers, l'aide de l'Etat ne nous est pas parvenue et nous travaillons avec les moyens du bord", affirme-t-il.
- Djahid Younsi, qui tentera de représenter au cours de 40 meetings, ne dispose également que de "moyens limités", dit son entourage, qui insiste aussi sur l'importance du "travail de proximité".
- Enfin, le candidat Ali Fawzi Rebaïne (Serment 54, nationaliste, moins de 1% des voix en 2004), qui se présente comme "le candidat des pauvres", tient souvent ses meetings dans des maisons de la culture ou dans des maisons des jeunes.
- En face, la direction de campagne de M. Bouteflika a prévu une vingtaine de déplacements du candidat dans le pays, mais les partis - dont les trois composant l'Alliance présidentielle au pouvoir - soutenant sa candidature organiseront quelque 8.000 réunions locales en faveur d'un troisième mandat. A Alger seule, près de 5.000 associations ou comités de quartier ont été chargés de convaincre les électeurs de se rendre aux urnes.