Une équipe inconnue de l'Institut Pasteur, dans laquelle travaillent Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, se penche alors sur ce qu'en France, on commence à appeler sida. Ils sont rapidement contactés par un clinicien, Willy Rozenbaum, chef de clinique assistant à l'hôpital Claude-Bernard de Paris, qui depuis 1981 soigne un steward homosexuel, M. Bru, atteint de cette maladie étrange. En 1983, lorsque le patient décède, Willy Rozenbaum prélève les ganglions lymphatiques pour les faire analyser par l'équipe de Pasteur. D'après les maigres données disponibles sur le sida, ces structures ont en effet tendance à gonfler dans les premiers stades du développement de la maladie.
Comment le virus a-t-il été découvert par l'équipe de Pasteur ?
Les chercheurs français mettent alors en culture ces cellules, parmi lesquelles les lymphocytes T, les cellules pivot de l'immunité. Et au bout de deux semaines, ils observent, autour de ces cellules immunitaires, une activité enzymatique importante, celle de la reverse transcriptase. C'est le signe qu'une prolifération rétrovirale est en marche. Ils isolent alors le virus libéré et le baptisent LAV pour Lymphadenopathy Associated Virus. Le 20 mai 1983, ils publient leurs résultats dans Science (F. Barré-Sinoussi et al., Science, 220, 868).