CHIRAD: Un embryon d'avion à Blida
Plusieurs tentatives ont été mises en place par le Centre Culturel Algérien pour établir des ponts entre les deux bords de l'atlantique, servant ainsi les étudiants/professeurs des universitaires et centres professionnels. Cette idée a fait du chemin et des actions modestes, mais loin d'être négligeables, ont été réalisées. Dans cette perspective et dans le cadre de ma visite familiale en Algérie, j'ai décidé de réaliser ce reportage pour le compte de SALAMONTREAL. C'était également une occasion pour partager mon expérience industrielle dans le domaine de l'aéronautique avec des étudiants de l'Institut d'Aéronautique de Blida (IAB), l'USTHB et l'ENP.
Par le biais de plusieurs amis dont Mr Slim Hamadouche et de son épouse Mme Amel Mahi que je tiens à remercier sincèrement, l'IAB qui a accepté de libérer les étudiants de 4ème et 5ème année pour 3 jours de présentations où le thème était « Structure d'aéronef ». C'était une façon d'aider notre pays d'origine dans le domaine de l'aéronautique. Cette occasion a permis de donner aux étudiants la chance de connaître l'étendue de leurs connaissances dans la vie professionnelle, au même temps, de faire une promotion du produit et de la technologie Canadienne.
La dernière journée de présentation soit le 26 décembre 2006, Mr Hocine Bentrad, un des maîtres assistants à l'IAB, a insisté pour me montrer un projet de trois étudiants de l'IAB. Une fois dans les locaux du département de structure, ma surprise était grande. Un modèle d'avion léger dénudé de son revêtement des ailes apparaît. À côté de ce modèle, il y avait deux techniciens supérieurs (TS) Adel et Hamoud (Figure 1). Le troisième, Hichem, était absent ce jour là. Il y avait aussi Melle Ghania Alili en 2ème année TS propulsion et Melle Chirine (Cherifa) Medjrab 3ème année Ing construction (Figure 2). Les deux ont contribué considérablement dans le projet.
Ce modèle était dans un local peu équipé, rien à avoir avec même les ateliers des particuliers ici au Canada. Des outils de base, mais surtout une volonté de fer de ces jeunes concepteurs. Ça donne un sentiment de fierté qu'on peut ressentir seulement quand on vit l'événement. J'avais presque les larmes aux yeux, car je voyais mon rêve de jeunesse se concrétiser par les mains de mes compatriotes de Hammem Bou Hadjar, de Blida et de Berrouaghia.
Deux jeunes étudiants très fiers de leur accomplissement. On voit dans leurs yeux qui ne mentent pas, une détermination hors paire que j'ai rarement vu dans ma vie. D'une voix tremblante, Adel commença à me décrire le projet. Ils ont donné à leur « bébé » le nom CHIRAD. Il qui pèse 600Kg, il a telle performance et telle caractéristique. Des termes techniques mais une fierté et une détermination plus que convaincantes. Une voix tremblante mais avec assurance, il s'adressait à moi comme si c'était moi qui allais approuver le projet et débloquer les fonds. Et si c'était le cas, je l'aurais fait sans hésitation.
Je garde encore gravé dans mon esprit ce regard déterminé et cette soif d'accomplir le projet qui va probablement changer le cours de l'histoire de l'aéronautique en Algérie et je pèse mes mots. Sur un des courriels, que j'ai reçu de Mr. Adel, il fait montrer une détermination qui mérite d'être soulignée. Il m'a écrit ****uellement ceci :
«Je vais même avec des sacrifices imprimer vos reférences, car je veux avec mes ailes cassées voler et donner à tous les algériens la chance de vivre les sentiments d'un européen lorsqu'il voit l'Airbus 380 ouun ukrainien lorsqu'il voit l'Antonov 225.
Monsieur si vous connaissez Lord Messerschmitt (qui a conçu tous les types d'avion et qui a bouleversé plusieurs théories dans la 2gm) vous allez savoir les domaines intéressants pour moi.
Je serais très heureux et très ******* d'utiliser vos reférences cher monsieur. Je suis très reveux. Je sais. Mais avec les rêves premièrement puis avec des connaissances approfondies, je vais et nous allons sortir de nid et survolerons la forêt. »
Ce ****e à lui seul montre les grands espoirs et de voir un jour émerger dans notre pays des bâtisseurs en aéronautique. Nous allons sortir du nid et si Dieu le veut nous survolerons la forêt, les collines et même le désert.
Oui Mr Adel, nous la survolerons cette forêt d'eucalyptus, des oliviers, des orangers et même des oasis de palmiers. Nous allons surmonter les obstacles et nous ferons revivre la passion et les rêves en chacun de nous. Qui sait, un jour il y aura dans nos universités des concours pour survoler cette forêt par des machines conçues et fabriquées par nos jeunes étudiants. Et émargera l'industrie Aéronautique tant chérie à mon cœur dans notre pays l'Algérie qui m'est chère plus que l'aéronautique.
Mr. Hamoud Benkebaili, Mr. Adel Mohamed Belarbi et le Premier prototype « CHIRAD 1 » La première chose que j'ai faite était de serrer la main à ces jeunes et de leur démontrer mon respect, mes encouragements et surtout mon support. J'étais plusque stupéfait, lorsque je voulais m'informer sur la structure et les performances de cet avion, les réponses étaient claires précises et convaincantes. Il n y a pas ci longtemps, j'ai reçu la liste des références que possédaient ces jeunes, je vous assure que labibliothèque municipale de n'importe quelle ville à Montréal est plus riche et plus nantie que la leur dans le domaine aéronautique.
La première fois que j'ai vu le Fernas 124 (Zlin 124) et la version 4 places baptisée Safir, j'étais très ******* et fier, car je voyais que l'Algérie peut avoir une contribution dans ce domaine qui est vierge dans notre pays. Mais ce jour là, ma joie était d'autant plus grande,car il a été bâti de scratch (désolé de l'anglicisme) avec des moyens très limités, mais avec une détermination et une volonté hors de l'ordinaire.
Je suis un passionné de l'aéronautique, et je ne me rappelle pas le jour où j'ai commencé à m'intéresser aux avions. A l'âge de 14 ans, j'ai déclaré à ma mère que quand je serai grand j'épouserai un avion, elle m'a traité de fou et même ma femme est un peu jalouse de ce bout de métal. Je me considère comme un rêveur qui a peur que son rêve ne se réalise jamais. Ce voyage, dont le but était à l'origine de faire connaître l'Aid à mes enfants, m'a fait connaître des rêveurs qui sont passés à l'action. Ce rêve qui est encré en moi depuis plus de 30 ans, ces jeunes algériens de 22 et 24 ans ont pu démontrer, même avec le peu de moyens, qu'il est toujours possible de réaliser ses rêves.
Je leur avais promis mon soutien et même le vôtre, désolé si j'ai parlé en votre nom sans votre consentement. J'ai juste pensé que vous ne seriez sûrement pas indifférents à un tel projet. Il manque à ces jeunes un petit 10millions de centimes soit 1 600 $ pour revêtir ces ailes d'espoir. Dernièrement, il (Mr Adel) m'a informé que suite au dernier test de moteur, l'hélice s'est brisé à haute vitesse de révolution. Ils sont présentement en train de fabriquer une nouvelle hélice et un autre réducteur de vitesse.
Il y a un poème que j'ai appris, et c'est d'ailleurs le seul :
«Je suis étonné comment 100 bâtisseurs n'équivaux à un destructeur. Alors qu'est ce qui on est d'un bâtisseur parmi 1000 destructeurs. »
Une bougie ne peut rester allumée indéfiniment sans la cire. Soyons cette cire qui nourrit leur flamme pour qu'elle soit vive et illuminée, et donnera un support à cette mèche pour qu'elle se tienne debout. Soyons pour ces jeunes un soutien et faisons en sorte que ces ailes cassées puissent se revêtir et survoler la forêt d'espoir inachevée, la forêt de rêve de millions de jeunes algériens.
Donnons leurs des ailes pour qu'ils volent loin et qu'ils atteignent les sommets de nos rêves et de nos espoirs.
C'est plus mon cœur qui a parlé au nom de ces jeunes qui n'ont demandé rien d'autre que de croire en eux. Ils m'ont montré avec fierté leur accomplissement, une façon de dire qu'on est capable, et de révéler leurs potentiels. À nous de leur dire que nous avons entendu ce cri et ces ondes de détermination, et nous serons pour eux une cire et un catalyseur.
Merci en leurs noms, Merci pour votre soutien et Merci pour avoir cru en eux.
Pour aider ces jeunes à accomplir leur rêre, vous pouvez prendre contact avec le Centre Culturel Algérien (CCA) à l'adresse :
ccalgerien@ccacanada.qc.ca ou par téléphone au (514) 721-4680.
Vous pouvez également les contacter directement pour les encourager:
-Mr Adel MOHAMMED BELARBI, Technicien Supérieur avec un Diplôme desÉtudesUniversitaires Appliquées en Aéronautique, Option structure (obtenu le14/12/06 avec mention très bien et une note de 18.5/20), néà Hammem BouHadjar W. Aîn-Temouchent (22 ans), Courriel:adel_mb2003@yahoo.fr, Tél.: 07-82-88-881
- Mr. HamoudBENKEBAILI, TechnicienSupérieur avec un Diplôme des ÉtudesUniversitaires Appliquées en Aéronautique, Option structure (obtenu en14/12/06 avec mention très bien et une note de 18.5/20), né à Blida (24ans), Courriel :Hamoud-st-aero@caramail.com, Tél : 07-38-23-564
- Mr.Hichem BOUZID, Technicien Supérieur avec un Diplôme des Études Universitaires Appliquées en Aéronautique, Option propulsion (obtenu en 14/12/06 avec mention très bien et une note de 18.5/20), né à Berrouaghia W. Media (22 ans), Courriel :
hicham_cfm56@yahoo.fr , Tél:07-18-87-743
Si vous souhaitez savoir plus sur le projet vous pouvez me contacter à l'adresse:abdelkader.kherrat@ccacanada.qc.ca ou par téléphone (450) 624 9451.
Article soumis à Aeronautique.ma par
Mr Abdelkader Kherrat, M.Sc.A,
Spécialiste en Aéronautique
Membre du Conseil d'administration du CCA
Mardi 01 Mai 2007