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FLN, ALN, CNRA, GPRA...
Pour rassembler les énergies, le CRUA (Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action) crée, en 1954, le Front de libération nationale (FLN) et jette les bases de l'Armée de libération nationale (ALN), au départ chichement dotée en hommes, en armes et en matériel.
Les opérations de «maintien de l'ordre» lancées contre ce qui semblait être une simple rébellion ne suffisent pas.
Le 31 mars 1955, le Parlement français vote l'état d'urgence ; en mai, les premiers réservistes rappelés partent pour l'Algérie. Les deux '' ailes du Maghreb* s'agitent, Pierre Mendès France (1907-1982), le président du Conseil (1954-1955), négocie donc en Tunisie et au Maroc pour y ramener la paix : tous deux seront indépendants en 1956 et aideront leurs frères du centre.
L'intégration, si longtemps refusée par Paris, est proposée trop tard : le «cessez-le-feu, élections, négociations» est repoussé. Le contingent français en Algérie ne cesse de croître et comptera 400 000 hommes. En août 1956, au congres clandestin de la Soummam, en Kabylie, le FLN s'organise : création du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) et du Comité de coordination et d'exécution (CCE), qui se transformera en (gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) le 19 septembre 1958 et saura chercher, et trouver, des appuis sur la scène internationale.
Deux événements assombrissent encore l'atmosphère : l'arraisonnement par les autorités françaises, en octobre 1956, de l'avion qui transporte du Maroc à Tunis plusieurs dirigeants nationalistes (Aït Ahmed, Ben Bella, Boudiaf, Khider, Lacheraf) et le lancement, en novembre, de l'expédition franco-anglo-israélienne contre l'Égypte et le colonel Nasser (à la suite de la nationalisation de la Compagnie universelle du canal de Suez), durement ressentie par la nation arabe.
La fin de la 4ème République
La guerre se poursuit, avec son cortège d'atrocités : si des combattants du FLN mutilent ou égorgent ennemis, messalistes et traîtres, des éléments de l'armée française n'hésitent pas à utiliser la torture (justifiée comme représentant un «moindre mal» pour prévenir des attentats) contre les militants nationalistes ou ceux soupçonnés de leur prêter main forte.
La situation se dégrade aussi bien sur place, où la population européenne, les pieds-noirs, s'inquiète d'un possible «bradage» du territoire, qu'en France, où partis politiques, syndicats, intellectuels, opinion publique sont de plus en plus divisés sur la conduite à tenir.
Le coup de force que constitue la formation, à Alger au début du mois de mai 1958, d'un Comité de salut publie sous l'égide du colonel Massu amène René Coty (président de 1954 à 1958) à faire appel, le 29, au général de Gaulle (1890-1970), en retrait de la vie politique depuis dix ans.
Le 1er juin, le général est investi par l'Assemblée nationale. le 21 décembre, il est élu président : la IVème République a vécu, la Vème lui succède.
Les enjeux
Pétrole et bombe atomique
Sur le plan économique, le général avait lancé, le 3 octobre 1958, le Plan de Constantine, (Destiné à améliorer en cinq ans le sort de la population musulmane (construction de logements, scolarisation, accès à la fonction publique).
Mais, sur le plan politique, il adopta une démarche de «petits pas». Aurait-il pu aller plus vite?
En reprenant le déroulement de ces quatre années pleines de «bruit et de fureur», on s'aperçoit qu'il lui était sans doute difficile de procéder différemment, compte tenu de la minorité ultra des pieds-noirs, enfermée dans un refus désespéré de l'indépendance, et d'un GPRA âpre aux discussions, soucieux de concéder le moins possible sur les questions de souveraineté et sur la dévolution du Sahara, riche en pétrole, où la France se livrait à ses expériences nucléaires et où la première bombe atomique Française avait explosé, en 1960, à Reggane.
OAS et barbouzes
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Le 18 mars 1962, les pourparlers d'Evian aboutissent à un accord de cessez-le-feu qui entre en vigueur dès le lendemain à midi.
Entre-temps, on aura connu la semaine des barricades à Alger, la création de l'0rganisation armée secrète (OAS), qui sèmera la désolation des deux côtés de la Méditerranée pour garder l'Algérie française, la rébellion d'un «quarteron» de généraux (ce groupe rassemblait quatre généraux démissionnaires ou à la retraite (Challe, Salan, Jouhaud, Zeller), auteurs du putsch avorté du 22 avril 1961) .
Des manifestations et des contre-manifestations, parfois sanglantes, en France, où la guerre a pris pied, notamment entre factions nationalistes rivales et plusieurs négociations avortées (Melun, juin 1960 ; Lucerne, fevrier 1961 ; Neuchatel, mars ; Les Rousses, décembre 1961 et février 1962).
L'atmosphère est pourrie, l'opinion publique accablée, l'anarchie règne. L'OAS, combattue par ceux que l'on appelle les «barbouzes"», pratique la politique de la terre brûlée.
L'exode des pieds-noirs
L'indépendance ne résout pas tous les problèmes, tant s'en faut, et en crée même de nouveaux : l'administration Française se replie, ainsi que la plus grande partie des forces militaires, dont la moitié environ des harkis, supplétifs algériens de l'armée Française.
L'armée algérienne des frontières, ainsi que des centaines de milliers de réfugiés, rentrent du Maroc ou de la Tunisie, tandis que des centaines de milliers de pieds-noirs refluent vers la France, terrorisés par la violence de l'OAS et celle du FLN, 82 000 départs en mai, 350 000 en juin, 60 000 en juillet, 40 000 en août.
A la fin de l'année, il ne reste plus que 124 000 Européens, contre plus d'un million l'année précédente.
Congrès de la Soummam
Le FLN chercha bientôt des soutiens internationaux et utilisa les territoires du Maroc et de la Tunisie, qui venaient d'accéder à l'indépendance, comme bases pour ses attaques contre les positions françaises. Son développement rapide rendait cependant la coordination des offensives difficile. Le 20 août 1956, un congrès secret rassemblant vingt dirigeants du FLN fut donc réuni dans la Soummam (Kabylie).
Il fut décidé à cette occasion de réorganiser les forces armées en créant une Armée de libération nationale (ALN), dotée d'un état-major unique, qui fut confié à Belkacem Krim. En septembre 1956, l'ALN intensifia la guérilla dans Alger même; des bombes furent posées dans les cafés et les lieux publics, augmentant fortement le nombre de victimes françaises civiles. Cette opération devint la «bataille d'Alger», certains quartiers comme "la Casbah" se transformant en véritables camps retranchés du FLN.
Les autorités françaises arrêtèrent et torturèrent un grand nombre de suspects; certains moururent pendant leur interrogatoire (la France avait été mise en accusation sur le sujet devant l'ONU, deux ans plus tôt).
En novembre 1956, la France détourna sur Alger un avion intercepté au-dessus du nord du pays et les cinq dirigeants se trouvant à bord, dont Ben Bella, furent arrêtés et incarcérés jusqu'à la fin du conflit.
En outre, le gouvernement français était persuadé que les nationalistes algériens étaient soutenus par l'Égypte de Nasser qui venait de nationaliser le canal de Suez.
Les troupes françaises, aidées des Britanniques et des Israéliens, menèrent alors une expédition dans la zone du canal. En Algérie, les troupes parachutistes du général Massu parvinrent à mettre un terme à la bataille d'Alger au cours de l'été 1957.
Les principaux dirigeants du FLN se réfugièrent à Tunis, et l'établissement par les Français de la ligne Morice, qui boucla la frontière algéro-tunisienne en septembre 1957 par des barrages électrifiés protégés par l'artillerie, isola les forces de l'ALN à l'intérieur du pays.
Sur le plan stratégique et militaire, l'ALN semblait très affaiblie.
5 juillet 1962
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En attendant le scrutin d'autodétermination qui doit suivre dans les trois mois en Algérie, un Exécutif provisoire, composé d'Algériens et de Français, assure l'«intérim».
Le référendum a lieu le 1er juillet dans ce qui est, déjà, l'ancienne colonie : 99,7 % des votants se prononcent pour l'indépendance.
Elle est proclamée le 3 et, le 5, date anniversaire du débarquement Français de 1830 a Sidi Ferruch, devient le jour de la fête nationale algérienne.